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UNE HISTOIRE DE PARADIS PERDU..


Nous avions hérité d'un Paradis...


Il fut un temps où la Nature était féconde et sa plus belle façon d'Être était de bruisser dans un paysage verdoyant et même si les temps anciens furent témoins de si nombreuses fois que nous ne saurions les compter, de la surexploitation des Forêts pour des bâtis, des défrichages agricoles ou même pour faire la guerre, les précieuses Haies furent avec sagesse, de tous temps préservées.


Ces haies parcouraient le pays en une trame nourricière dessinant les bocages, délimitant des terres qui bénéficiaient alors de coupe-vents naturels, d'ombrages protecteurs et de maintien des sols garantis, tout comme de la juste régulation des ruissellements des eaux de pluie.. Elles étaient le gîte naturel d'une multitude d'espèces sauvages qui ne pouvaient rêver meilleur refuge ou havre pour côtoyer le monde des hommes qui bénéficiait pour sa propre existence, des bienfaits fort nombreux de tous ces auxiliaires.

Ces fabuleuses veines vertes étaient le théâtre de vies diurnes et nocturnes particulièrement vives et dynamiques et chacun vivait en étroite connivence avec une Faune omniprésente.


L'enfance grandissait au cœur même d'une Nature qui parait les apprentissages d'une complicité qui permettait au plus grand nombre de s'épanouir et de grandir, parrainés par les nombreux enseignements et leçons d'un Monde particulièrement Vivant et Libre. Les éveils à ce contact enrichissant développaient des qualités où débrouillardise et curiosité n'étaient pas des moindres.


De façon toute aussi abondante, les chemins et les routes étaient bordés d'Arbres vénérables qui faisaient partie d'une géographie nourricière tant pour les yeux que pour les ventres et l'on peut affirmer qu'eux aussi, tenaient une place essentielle dans la vie de tout un chacun tout autant qu'il articulait nombre de rituels sociaux. Repère, lieu de rendez-vous, véritable résident des lieux, l'Arbre coexistait lui aussi avec les hommes et tenait une place essentielle dans un monde qui s'affairait aussi à récolter et à cueillir ce que la Nature offrait.


L'Arbre, véritable individu social..


La Nature dispensait à manger et à boire avec cette générosité intemporelle qui permettait même au plus humble de trouver de quoi se rassasier aussi longtemps que toute cette Vie était préservée. Que l'on ait été propriétaire ou pas, les droits de glanage, de cueillette ou de ramassage de bois, ces droits que l’on disait d'usage étaient la garantie d'un minimum à vivre.


Des siècles de cohabitation furent pourtant détruits par cette décision folle qui devait porter un tel coup d'estoc à la Nature qu'elle ne pourrait dés lors, plus jamais vraiment s'en relever et c'est au nom de la science et d'un productivisme qui devait coûter fort cher aux générations suivantes, que le pire advint..


La Nature payait le prix fort d'une révolte qui ne la concernait pas et ce fut une telle hécatombe qui fit tant de victimes, que nul n'aurait pu en faire le compte..


A partir de 1950, le remembrement agricole fut à l'origine de la disparition de près de 70 % des haies des bocages français pour près d'un million de kilomètres d'une Vie littéralement massacrée ; les précieux alignements d'arbres ne furent pas non plus épargnés, ni même tous ceux qui bordaient alors les routes et les chemins.. Une politique de destruction massive qui devait mener la Nature au bord d'une agonie dont aujourd'hui encore elle ne se relève toujours pas, parce qu’il n’y a toujours pas eu d’inversion des pratiques.


Nous payons tous le prix fort de 70 ans de destruction. La Nature se trouvait alors dans les campagnes et la question ne se posait pas de devoir la protéger absolument dans les villes..


En détruisant la colonne vertébrale qu’étaient les habitats écologiques essentiels, la biodiversité perdait alors le cœur même de ce qui lui permettait de subvenir à ses besoins, de se renouveler et en définitive de survivre et nous prenons la mesure aujourd'hui d'un crime écologique à grande échelle, qui ne serait que le premier drame d'une succession de choix catastrophiques pour l'avenir de tous.


Les temps du productivisme, d'élevages et de cultures intensifs se sont imposés par la force, coupant chacun d'entre nous d'une connexion irremplaçable avec un monde vivant devenu balbutiant et traité désormais comme un vulgaire objet inutile quand on ne l’accuse pas littéralement de nocivité.


On peut s'interroger sur la propension de certains à afficher une certaine image totalement dénaturée d'une Nature qui serait "sale" et dangereuse, qu'un arbre, qu'un taillis sauvages qui conquièrent à nouveau leur liberté seraient insupportables et s’attireraient dés lors les assauts de tondeuses, de rotofils, de sécateurs ou de tronçonneuses hargneux quand ce n'est pas littéralement un arrachage pur et simple.


Une véritable pression sociale qui va à l’encontre de l’émergence des espaces ré-ensauvagés .. Les lieux sauvages sont devenus des périmètres à annihiler et à bétonner.


Les temps de stérilisation et de désertification, d'un appauvrissement systématique des éléments les plus féconds s’exprime comme une forme d’obsession destructrice qui aurait saisi nombre d'entre nous.. Mais que s'est il donc passé dans les esprits, les consciences, dans les transmissions intergénérationnelles pour rejeter à ce point l’essence même de la Vie ?


Considérer ce qui fut bruissant et riche au cœur de nos mondes avant ces terribles destructions en total désaveu du monde vivant, nous permettra de transformer nos regards, nos façons d'Être et de faire qui ont mis à bas en seulement quelques décennies,, ce lien précieux et étroit que nous avions avec l'essence même de la Nature. Nous pourrions faire un parallèle avec l’annihilation toute autant brutale des cultes des peuples par la religion répressive.



Tous les savoirs anciens perdus, jetés dans les oubliettes d'une prédation orchestrée et articulée jusqu'à l'effacement des bienfaits de ce qui nous permettait de rester un peuple libre, non assujetti à une obligation de devoir payer à tout prix pour se nourrir et en définitive de devoir gagner sa vie pour maintenir une forme d'esclavage ; à une consommation excessive et préfabriquée en lieu et place d'une nourriture abondante et saine pour tous.


Même si les temps n'étaient pas idyliques loin s'en faut pour le monde agricole de l'époque, le modernisme aurait pu soulager le travail de la Terre tout en préservant la Nature. Le choix d'une industrialisation violente et éradicante, nous rappelle un même épisode dramatique américain ayant généré les terribles Dust Bowls.


Le glanage est toujours légal aujourd'hui même s’il n’est plus toujours toléré et nécessite désormais un réseau pour le pratiquer tant la notion de ce droit s'est perdue.


On nous a vendu l’extrémisme destructeur par cet épée de Damoclès « famine » qui nous ferait encore accepter le pire en terme d’éradication. Pourtant nous pouvons faire le compte chaque jour des pertes effroyables, tout comme des activités totalement inadaptées de destruction du Renard par exemple, qui amplifie la maladie de Lyme tout en permettant l’invasion de champs cultivés par une surabondance de rats taupiers. Mais pourtant, le retour à plus de sagesse semble difficile tant la pression lobbyiste fait toujours loi. Aujourd’hui au 21 ème siècle il n’est pourtant plus nécessaire qu’il y ait famine pour mourir de faim..


Une solution pour réguler naturellement (sans produits chimiques) les Rat Taupiers ? Replanter les haies pour la biodiversité et faire revenir le Renard préalablement massacré tout comme les hermines et les rapaces.... Moralité de l'histoire, on ne fera jamais mieux que les équilibres même de la Vie.. https://www.leveil.fr/saint-front-43550/actualites/les-rats-taupiers-font-deja-de-gros-degats-dans-les-prairies-du-mezenc_13749551/


Décider d'éradiquer avec des produits chimiques ce qu'il reste d'une Faune devenue invasive par rupture des équilibres, plutôt que reconnaître que le massacre des prédateurs naturels est une hérésie nous indique que les choix d'aujourd'hui pourraient être tout autant catastrophiques que ceux d'hier.



Comble du cynisme, il faut encore rentabiliser et maintenir à tout prix la destruction des éléments essentiels du vivant au travers d'une idéologie destructrice qui est allée jusqu'à amoindrir, altérer les espèces et ôter la Liberté de la Faune exsangue survivante, encore et toujours traquée et annihilée sans même que ne soient préservées les périodes de reproduction, de sécheresse ou d’intempéries.


Des solutions existent pourtant et des outils sont mis à disposition du plus grand nombre, pourquoi dés lors ne pas s'en saisir ? Des opérations de ré-ensauvagement, de restauration, de replantation de haies, une agriculture paysanne, la création de réserves naturelles réellement préservées, la régulation de traditions obsolètes et violentes … Sont des pistes sérieuses à suivre absolument et maintenant.


Des décisions erronées ont spolié chacun d’entre nous de cet héritage collectif précieux que constitue notre patrimoine vivant. Nous traversons des temps déviants où l’on criminalise ceux qui défendent et protègent la vie tandis que les criminels sont eux protégés et soutenus. Mais de ces temps sombres qui ont trait à l’obscurantisme productiviste, il nous faut désormais nous extraire tout en nous réappropriant notre pouvoir de consommateur et d'électeurs, face à une minorité qui détruit encore et toujours notre avenir.


Parce que ce paradis n’est pas perdu et qu’il a juste été oublié, dans l’attente de nos éveils et de cette décision ultime de nous tenir enfin de son côté afin de le soutenir et lui permettre de renaître


Nous avions hérité d'un Paradis, fallait-il vraiment en faire un enfer ?




Aller plus loin :







Source image : http://lesamisdubarrage.over-blog.fr/2020/03/planter-une-haie-le-long-des-chemins-et-des-champs.html



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