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LE "CAPITAL NATURE" ET LES TEMPS D'INVERSION DES VALEURS.


Le "Capital nature" par son essentialité pour toutes les espèces confondues, ne peut être considéré comme monnayable ou à valeur financière, mais comme un bien commun inestimable et par la même inaliénable.


Nous serons très bientôt confrontés à une réalité qui nous obligera à considérer autrement la valeur de ce qui nous entoure, d'une façon autre que par la seule aune pécuniaire : Intégrer le concept de "Capital nature" qui permettra à chacun d'entre nous et de façon bien inégale, selon la gestion préalable et éveillée qu'il en aura faite, d'inventorier le patrimoine vivant sur lequel il pourra s'appuyer.


Imaginons un monde où ce qui avait de la valeur hier, ne vaudra plus rien demain.

Quelle sera la valeur du monde vivant tel qu'un arbre mature, véritable "Monument naturel" que nombre d'entre nous sacrifient encore impunément ou selon un simple rapport coût/stère, sans avoir envisagé un seul instant qu'il était en présence d'un bien devenu inestimable ?


Ce "Capital Arbre" que l'on sait être plus précieux encore selon qu'il entre dans l'âge qui définit les hauts services écologiques, aura une valeur amplifiée en alignement ou en ripisylve, .. Plus ces grands Êtres constituent une trame écologique, un corridor dense, une forêt notamment ancienne, plus ils seront précieux et irremplaçables.


Nous parlons bien là d'entités naturelles essentielles qui nécessitent des décennies d'enracinement pour garantir la pérennité des peuples de toutes les espèces , en développant les compétences écologiques majeures pour retenir les sols, les berges, pour devenir "Faiseurs de pluie" ; mais aussi pour développer les réseaux souterrains, absorber le carbone, constituer les terres fertiles, abriter une multitude de vies, et en nourrir nombre d'entre elles, ...


Plus un Arbre est ancien, plus il devient un écosystème riche à lui tout seul et mieux encore, quand ils forment ensemble une communauté arborée.

Nous le savons l'argent ne se mange pas, comme il n'accélère pas non plus la croissance des végétaux essentiels à la vie, aux équilibres et au climat. Lorsque les urgences connues de tous, nous emporteront dans des aléas exponentiels incontrôlables, la question tardive se posera de savoir de quel "Capital naturel" nous disposerons alors, pour limiter les dégâts tout en ayant encore la capacité de restaurer ce qui devra l'être ; Une évidence qui devrait être actée dés à présent tant la nature reste notre meilleure alliée face à ce qui s'en vient..


Notre patrimoine vivant précieux et essentiel à plus d'un titre est déjà inestimable et quand certains se permettaient de reclasser les cours d'eau pour mieux les polluer, il était déjà urgent de les réhabiliter et de les restaurer car leur valeur n'avait déjà pas de prix ; une notion bientôt obsolète et inappropriée lorsque nous parlerons nature et écosystèmes.

Imaginons un monde où chaque jardin, ville, département, région, pays, devra estimer son "capital écologique" pour connaître son "potentiel résilience". Imaginons un monde où un littoral en bonne santé, une biodiversité riche et équilibrée, une rivière non polluée et vive à l'année, des zones humides, des forêts anciennes, diversifiées et suffisamment matures pour garantir les éléments essentiels, ... Seront la plus grande des richesses dont chacun d'entre nous individuellement et collectivement pourra être le gardien (d'un bien/trésor commun reconnu comme essentiel) ?


Nous devrions le savoir, tout ce qui nous permet d'exister se trouve autour de nous et plus précisément dans la Nature, socle et élément-clef d'un futur cohérent et viable pour tous les peuples, dont le nôtre.


Mais ce Ô capital naturel ne se limitera pas aux éléments isolés, il s'agrémentera par la bonne santé et la richesse des interactions réussies des uns avec les autres, dans des habitats et écosystèmes dynamiques, capables de se régénérer.

Un territoire qui aura préservé les équilibres du vivant dont il dépend (comme les haies, les zones humides, les forêts qui ne sont pas en monoculture) aura une valeur très haute par rapport à celui où aura détruit tout ce qui permet à la Nature de s'auto-réguler. Prenons pour exemple ceux qui se permettent aujourd'hui de massacrer le Renard, maillon pourtant essentiel de la biodiversité, tout en se plaignant de l'invasion de rats taupiers dans les cultures effectuées sur des terres dépourvues d'habitats naturels et asphyxiées par le productivisme ; qui se découvriront d'une pauvreté affligeante quant à leur "capital naturel "; capital-Vie.


Les secteurs les moins bétonnés, les moins industrialisés, les moins pollués seront ceux pourvus d'un "capital nature" particulièrement élevé ; l'on pourra même considérer que les plus appauvris en nature, seront totalement dépendants des autres, en terme de survie élémentaire dans les années à venir.

Les villes qui auront su faire croître leurs cheptels "Arbres" diversifiés et en bonne santé, comme celles qui auront préservé leur cours d'eaux, leurs rives par leurs ripisylves, seront bien évidemment avantagées par rapport à celles devenues de véritables ilots de chaleurs, dans lesquels la vie ne pourra plus se développer et pour tout dire, seront devenues insoutenables. Les espaces enherbés, les parcs végétalisés qui auront déjà acquis le potentiel à être nourriciers, seront des havres précieux à plus d'un titre, formidables potentiels à-venir.


Le temps de la Nature, de la restauration des équilibres, de la renaturation est lent. Ne pas prendre en compte cette notion pourtant élémentaire est suicidaire autant que criminel et c'e sont toutes les espèces des lieux concernés, victimes du manque de préparation qui paieront le prix de ce défaut d'anticipation aux enjeux cruciaux.


Aujourd'hui des jardins et potagers urbains sont encore sacrifiés en totale inconscience, au nom d'un "tout béton" complétement dépassé, malgré les voix de plus en plus nombreuses qui s'élèvent et en appellent à la sagesse et à la préparation. Ces destructions ont pourtant déjà un cout faramineux qui se fera sentir plus douloureusement encore à chaque disparition des alliés incontournables, que sont les sols perméables et les végétaux. N'oublions pas d'ailleurs que le végétal n'est qu'une partie de cette essentialité à laquelle doit pouvoir se rattacher cette autre, que représente la biodiversité animale dont les insectes.


Nous allons vivre des temps où un Arbre sera l'un des biens le plus précieux dont le collectif pourra bénéficier et nous pouvons parler là du plus chétif de ces géants qui devra pourtant être en capacité, grâce à notre soutien inconditionnel, d'exprimer ses dons. Chaque source encore pure, chaque rivière préservée sera un trésor inestimable et c'est dans un monde aux échelles de valeurs totalement inversées que nous devrons apprendre à coexister en paix et en intelligence avec tous les autres peuples, dans des écosystèmes préservés et dynamiques qui devraient pouvoir dés à présent se régénérer.


Une vision sage et cohérente de l'essentialité du monde naturel est dorénavant la posture et l'orientation que nous devons tous prendre sans plus attendre ; celle-ci doit être enseignée au plus grand nombre. Chaque fois que nous sommes témoins de la destruction de l'un de ces éléments précieux et irremplaçables de notre patrimoine naturel, nous devons nous positionner contre ce crime ; parce qu'un jour viendra bientôt où nous ne pourrons plus bénéficier de cet espace de croissance et de préparation propice à préserver et à restaurer le monde vivant, seule garantie de la pérennité des espèces dont la nôtre.








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